Erreur 212...

     Chaque coin à son côté pile et son côté face. Moi, je suis l'unique coin vide des deux côtés. Je me déplace toujours pour aller vers les autres et attendre qu’ils s’unissent à leur vraie amitié avant de trainer mes attentes illusoires à leur pied. J’ai plié mon cœur pour le déposer au fond d’un sac humain mais, vu que je n’ai jamais eu ma place au milieu des gens, je saute donc de personne en personne, les appelant toutes avec des surnoms amicaux en espérant y trouver mon étoile. Pourtant, dans mes amitiés, je suis toujours une nomade.

            Je reste inconnue à l'ampleur que peut avoir une belle amitié. Mes anciens amis ne m'ont été qu'un emprunt bénévole de la joie et mes nouveaux amis ne sont pas miens. J'ai l'impression que les gens sont venus dans la vie avec leur bagage d'amitié surchargé. Parfois, j'essaie de fermer mes yeux rien que pour voir qui sera dans mes premières pensées, mais souvent je ne vois qu'un vide incolore. Je ne suis pas en surplus, je ne suis pas en réserve, je suis rien qu'une existence tellement banale que les gens peuvent m'effacer ou m'oublier à tout moment. Je n'ai jamais tenu la main de quelqu'un qui n'était pas noué à quelqu'un d'autre.

          Dois-je attendre l'amour de ma vie pour avoir une amitié unique à ma personne? Est-ce trop illusoire que de rêver d'être la première choisie dans la vie d'un autre? Car, ma mère, elle non plus n'a pas fait choix de moi comme sa première option. Ti rès la, je reste et demeure rien que ça.

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