Les voiles du mal d'amour.

     Hier encore, je te chérissais, je refusais de dire tes fautes. Je t'aimais comme personne avant toi. Aujourd'hui, je ne suis plus que celle qui voulait te voir partir mais à la fois celle qui ne saura plus t'aimer et qui sait que ton départ, comme pour tant d'autres avant toi était voulu. Aujourd'hui, tu es le seul porteur du fardeau de mon désamour.

   Je n'ai jamais su ni haïr ni être indifférente après un cœur que je convoitais. J'ai toujours eu de la fausse gentillesse en moi. Après chaque rupture, je gardais le même sourire, mes yeux gardaient leur chaleur, mes bras ont toujours sauvegardé le même câlin réconfortant. Après chaque rupture, publiquement, je savais conserver toute mon élégance. Mais derrière le voile de faux semblant mes mains tremblaient de peur, mon corps tressaillait de dégoût et mes yeux saignaient toujours toute sa souffrance. 

   Il y avait toujours le sentiment d'être utilisée dans chaque relation. Comme si mes mots d'amours ne servaient que de pont entre mon ex et mes proches et parfois entre mon ex et leur ex. J'avais dirait-on le chic de guider des cœurs assoiffés l'un vers l'autre. Aimer, je ne l'ai jamais été! Était-ce de la pitié, de la résignation ou n'étais-je en soi qu'un moyen de passer le temps, d'écrire des poèmes mélancholiques sur l'amour de leur vie?

   Parlant d'amour, j'ai toujours su aimer les femmes un peu plus que les hommes. Je les ai toujours aimé à fond et un peu plus suave. Avec les hommes, j'étais toujours en guerre. Je les aimais en éspérant leur trahison, j'attendais toujours leur faux pas parce que moi, il me fallait une raison pour aimer mal. 

  J'ai toujours été incomprise!

      Ai-je encore de l'amour en moi pour toi? Jusqu'avant la naissance de ce texte, oui! Je refuse souvent d'écrire sur les gens que j'aime pour mieux embrasser leur souvenir en moi. Car j'écris que pour me débarasser de ceux qui ont laissé grandir en moi leur blessure et ceux dont je veux à tout prix un jour effacer de ma vie. J'ai porté mon cœur au bras comme un enfant gardant son ours en peluche préféré, je veux bien te l'emprunter si tu promets d'y prendre soin mais une fois que tu manques à ta parole mon démon de dessous du lit aura ton identité. 

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