Pas une fois où j’ai pris la décision d’écrire sans que mon esprit ne flashe mes moments les plus malheureux. Je me trouve toujours à un carrefour où toutes les directions ne mènent qu’à une falaise où mon corps est suspendu en pleine noirceur avec la peur d’ouvrir mes yeux ne serait-ce que pour calculer à quelle distance de la chute que je me trouve.
Pas une fois où mes résolutions de bonheur ne se sont pas coincés au mur d’un échec inattendu. Mes cieux sont toujours en état d’éclipse. Je connais ni la joie d’un ciel bleu ni le calme d’un ciel étoilé. Je suis un papillon allergique aux fleurs. Le vent me paraît n’être qu’un patient asthmatique.
Pas une fois où mes coups de coeur n’étaient pas que des crises d’anxiété, la peur de n’être ni aimée ni voulue rien que l’envie d’entendre des mots doux. On m’a appris que l’amour surmontait des montagnes. Pour me sentir invincible, j’ai dû aimer...
Tout donné dans mes amours et tout laissé dans mes amitiés.
Il y a toujours un craquement en écho dans mes éclats de rire. Pas une fois où je n’ai pas masqué mes sentiments les plus profonds, caché mes cicatrices comme un fou cachant ses moments de lucidité. J’ai encore des traces de tristesse au bout de chaque lame que je vois. Tant de fois, il m'a fallu du courage pour détourner mes mains de la corde suspendue au plafond et mes pieds du rebord du toit.
Pas une fois pourtant, où ma persistence n’a été apprécié. Je traîne aux pieds le poids des années, il me faudra amputer la vie pour m’en libérer.
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